Réaffirmer la valeur de la recherche en sciences humaines et sociales

Réaffirmer la valeur de la recherche en sciences humaines et sociales

J’aimerais vous faire part des principaux points développés par Ellen Hazelkorn lors de la Conférence Internationale sur les Objectifs de Développement Durable: acteurs et mise en œuvre, organisée par le réseau GUNI les 18 et 19 septembre 2017 à Barcelone, Espagne.

Dans son allocution intitulée «Réaffirmer la valeur de la recherche en sciences humaines et sociales », Ellen nous fait remarquer que les sciences humaines et sociales sont présentes dans de nombreuses activités du quotidien. Regarder la télévision, lire, interagir les uns avec les autres, visiter des expositions, surfer sur internet, … toutes ces activités requièrent des connaissances et des compétences qui découlent du domaine des sciences humaines et sociales.

Si nous mobilisons ces connaissances aussi souvent et dans un éventail d’activités aussi large,

pourquoi notre société ne tend pas à les valoriser autant que d’autres disciplines?

Pour Ellen, c’est en partie parce que nous avons une vision très restreinte de ce que sont les sciences humaines et sociales. Quand elles sont mobilisées, nous ne voyons que la technologie qui les anime ou les supports par lesquels elles s’expriment. De plus, il y a eu un bouleversement dans la relation entre l’État et l’enseignement supérieur dans le monde entier. Cette transformation majeure a entraîné, entre autres choses, la massification, la compétitivité mondiale, l’augmentation des coûts de l’enseignement supérieur et de nouvelles demandes émanant du marché du travail. Par conséquent, l’accent a été mis sur des éléments tels que la recherche orientée par les intérêts industriels, l’employabilité, la responsabilisation et les méthodes actuelles d’évaluation de la recherche, pour n’en nommer que quelques-uns.

La conférencière recommande que les sciences humaines et sociales trouvent leur place dans ce nouveau paysage. Elle souligne en particulier la nécessité d’un positionnement engagé et le besoin de ce qu’elle appelle une « université civique ». Ce faisant, elle fait différentes suggestions qui méritent d’être suivies:

  • Réfléchir à la responsabilité de l’université vis-à-vis de la société, ce qui n’est pas un phénomène nouveau mais dont l’intensité a augmenté sous le poids des défis majeurs auxquels nous sommes aujourd’hui confrontés;
  • Améliorer la communication sur les activités de nos universités en comblant les lacunes locales, nationales, régionales et internationales;
  • Travailler à l’émergence d’une université civique et utiliser la spécificité de nos institutions pour améliorer notre positionnement par rapport aux autres;
  • Promouvoir l’interdisciplinarité de manière à ce que les sciences humaines et sociales puissent apporter une contribution originale au lieu de simplement agir comme des disciplines auxiliaires;
  • Fournir des réponses flexibles aux défis les plus urgents grâce à des connaissances provenant des sciences humaines et sociales.

* Ellen Hazelkorn est conseillère politique à l’Autorité de l’Enseignement Supérieur (HEA) et Directrice de l’Unité de Recherche sur les Politiques de l’Enseignement Supérieur (HEPRU), Dublin Institute of Technology (Irlande).

 

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